UNE SEMAINE A ANGKOR

Les temples d’Angkor font partie de ces merveilles qu’il faut avoir vues une fois dans sa vie.

Angkor fut une des capitales de l’empire khmer du IXème au XVème siècle. Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire ici, rassurez-vous. Je vous laisse vous documenter avec sérieux sur ce magnifique site archéologique.

Les temples se répartissent en deux groupes, Angkor Vat et Angkor Thom. Le temple le mieux conservé est l’immense Angkor Vat, que l’on retrouve sur les billets de banque cambodgiens. Ensemble majestueux, à voir, le matin, au lever du soleil ou le soir, au coucher, ou tout simplement de jour. Prévoyez d’ailleurs une demi-journée et une piscine ensuite pour vous détendre, vous en aurez bien besoin.

Mais commençons par le commencement. Tout d’abord, la période. J’y suis allée début juillet. Officiellement, c’est le début de la saison des pluies, donc, une saison un peu désertée par les touristes… enfin, pas tous, bien sûr, parce que les touristes chinois, eux, sont bien là, et ils sont nombreux. Mais bon, pour eux, il n’y a pas vraiment de saison, ils sont toujours présents.

Donc, en juillet, vous pouvez trouver des vols pour Siem Reap et des chambres d’hôtel à des prix tout à fait raisonnables. Voilà une situation idéale pour la voyageuse invétérée que je suis devenue.

Côté hébergement, vous avez l’embarras du choix. Du dortoir à l’hôtel de luxe, il y en a pour tous les budgets et tous les goûts. Il faut dire qu’ un million de touristes sont attendus chaque année, et tout est prévu pour les loger, les nourrir et les véhiculer.

Moi, j’ai choisi de réserver un logement chez l’habitant, dans la banlieue de SiemReap, proche de l’aéroport et sur la route des Temples, Natural Homestay. Ce hâvre de paix possède tout le confort désiré pour une somme très modique ( 20 à 25 euros par chambre avec petit déjeuner). Un joli tuktuk, le transport local, vient vous chercher gratuitement à l’aéroport et vous pouvez aussi l’avoir gratuitement le soir pour aller diner ou boire un verre à Pub Street ( entre 17 et 20h seulement, mais c’est déjà bien. Un trajet centre-hôtel vous coûtera 3 dollars). L’accueil y est chaleureux et le personnel de la maison fait tout son possible pour vous faciliter les déplacements, vous aider à organiser les visites et autres activités de la région. Vous pouvez également déjeuner et diner à la maison. Les repas sont simples mais bons et cela vous donne l’occasion de discuter un peu avec la maitresse de maison et de connaitre un peu mieux la vie au Cambodge. C’est aussi plus reposant, loin du bruit et de l’animation de Pub Street, la bien nommée rue des bars.

En une semaine, vous ne pouvez absolument pas « faire » tous les temples, à moins que vous ne soyez un archéologue passionné ou que vous ayez envie de rentabiliser votre voyage. Il faut être raisonnable et il faut surtout savoir doser les plaisirs. Pour visiter les temples, on vous propose des forfaits. Vous avez le choix entre 1, 3 et 7 jours. 1 jour, c’est trop court, même si vous prenez votre forfait la veille et que vous assistez à un coucher de soleil gratuit. 7 jours…. si vous restez une semaine et que vous ne faites que visiter… pourquoi pas, mais c’est très long et vous risquez de faire une overdose avant la fin du forfait. L’idéal est donc 3 jours que vous pouvez répartir sur toute la semaine ce qui vous laisse le temps de souffler et de voir autre chose que les temples. Les billets se prennent au centre de réservation. Ils sont nominatifs, avec votre photo, et vous devez les avoir toujours avec vous : les contrôles sont systématiques sur chaque site.

Pour décompresser après le long voyage et pour récupérer un peu du décalage horaire, nous avons commencé le séjour par la découverte de Siem Reap et de ses temples bouddhistes. Ce sont des édifices magnifiques, à l’architecture imposante, reposants et verdoyants. Dans les allées désertes, vous croiserez des moines, vêtus de leur tunique orange, vivant ici dans des conditions archaiques, qui étudient ou vaquent à leurs occupations. Selon leur disponibilité, ils discutent gentiment avec vous, tout en respectant une certaine distance avec vous, et, le cas échéant, vous bénissent en échange d’une petite donation.

Au détour d’un temple, vous tomberez souvent sur des cérémonies. Il y en a toujours et les fidèles vous accueilleront avec fierté. Ils apportent des offrandes de fleurs et de nourriture.

A SiemReap, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur le marché, une véritable institution. celui du matin est plutôt alimentaire et celui du soir est touristique. Pour circuler dans le marché, il faut avoir le coeur bien accroché, surtout pour les étals de viande et de poisson. Comme moi, je suis sûre que vous penserez : « beurrrrrk, je n’achèterai jamais rien ici ». Evidemment, nous sommes loin, très loin, des normes d’hygiène en vigueur dans nos pays. Mais, rappelez-vous une chose : tous les restaurants de cette ville se fournissent ici et, pendant votre semaine, vous serez bien obligés de manger, alors, chassez vite les images de ce marché de votre mémoire et détendez-vous : il ne vous arrivera pas grand chose, enfin, pas plus que dans un autre pays d’Asie ou d’Afrique.

Outre les temples, la principale curiosité de la région sont les villages flottants, situés à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Vous pouvez y aller en tuktuk, décidément le moyen de transport à tout faire dans ce pays. Ca secoue un peu car les routes ne sont pas très bonnes, mais vous avez la clim naturelle et si jamais il pleut, le chauffeur vous enferme dans une bulle de plastique. Tout cela, tiré par une simple moto, c’est extrêmement ingénieux et pratique.

Les villages flottants tiennent leur nom du fait qu’ils « flottent » sur l’eau en période de pluie. Début juillet, la saison n’avait pas encore commencé et la terre était plutôt sèche. Le lac, presqu’à sec, avait une couleur rouge, hallucinante. Le village, écrasé de soleil, semblait tout droit sorti d’un western. Les maisons sur pilotis ( on pourrait même dire sur échasses) , la terre rouge des rues, les enfants qui jouent à l’ombre, ou les femmes qui s’épouillent devant leurs maisons, tout cela donne une atmosphère bien étrange, presque irréaliste.

Pour ce qui est des temples à proprement parler, laissez-vous guider par votre chauffeur de Tuktuk qui connaît très bien son métier. En fonction de vos envies, vous choisirez le grand tour ou le petit tour.

Nous n’avons pas eu envie de visiter tous les temples et surtout nous voulions prendre notre temps pour apprécier et pour faire de jolies photos. Pour le site d’Angkor Vat, nous avions trouvé judicieux de prendre un guide francophone.. Erreur magistrale : le guide n’apporte pas plus d’informations que le routard ou autres sites. Mieux vaut donc visiter à votre guise, vous perdre éventuellement, revenir sur vos pas et partir quand bon vous semble.

Parmi les sites incontournables, vous apprécierez le Ta Prohm qui a servi de décor au film Tomb Raider. Mettez-vous dans la peau de Lara Croft, le temps d’une photo ( il vous faudra faire la queue derrière les chinois, je vous préviens!). Quelques petits temples, dont le temple rose, temple des femmes, et le temple vert ( les pierres verdissent avec le temps) valent le déplacement. Et puis, celui dans lequel on flâne, celui qu’on a envie de voir et de revoir, le Bayron aux multiples visages de Pierre qui vous suivent du regard ou que vous soyez. Près du Bayron, un site majestueux et ombragé où vous passerez un peu de temps dans une nature sauvage qui reprend ses droits sur les constructions humaines.

Un dernier conseil avant de vous laisser : privilégier un hôtel avec piscine. Les visites sont épuisantes sous 45 degrés à l’ombre et plonger dans une eau fraîche une fois rentrés, c’est absolument délicieux.

Chantal cadoret

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