OCTOBRE ROSE, UN CANCER ET APRÈS – BOD 2020
A cinquante-neuf ans, j’ai eu un cancer. C’était en 2015. Une sale année qui avait mal commencé. Mon frère ainé, soixante-quatre ans, avait pris ses premières vacances à l’étranger. En Israël. Il avait toujours rêvé de visiter ce pays, sans avoir pu le faire.
Cette année-là, il avait divorcé et était venu s’installer à Paris, renouant avec toute notre famille et surtout avec son père.
La veille de son retour, l’horloge s’est arrêtée sur trois lettres fatales : AVC
Hospitalisation, intervention chirurgicale, rapatriement sanitaire. La totale. Mais il était résistant et avait réussi à remonter la pente. Avec quelques séquelles, certes, mais bon, il était vivant.
Malheureusement, quand le sort s’acharne, il s’acharne.
Il devait se faire opérer du cœur. Une valve à changer. Une opération qui se déroule bien, en principe. Sauf pour lui qui était trop fragile après son AVC. Les médecins auraient dû savoir. Ils auraient dû attendre un peu. Ils ne l’ont pas fait.
Il est resté onze mois à l’hôpital, troué de partout, livré au désespoir et aux staphylocoques.
Quand mon père l’a revu à son retour d’Israël, il en a été traumatisé et a déclenché un zona sur tout le dos. Le zona s’est vite révélé être une leucémie, latente depuis des années, qui s’était réactivée.
C’est cette année-là que le cancer a choisi pour me frapper.
Mon père est mort le jour de ma première chimio. Mon frère celui de ma quatrième chimio.
Il y a des années pourries, comme ça!
A la fin de mon traitement, j’ai déversé ma colère par écrit. J’avais traversé ces longs mois sans broncher mais il fallait exploser. Parfois la vie est trop dure à supporter.
C’est ce petit texte enfoui dans mon ordinateur que j’ai ressorti quatre ans plus tard, au mois d’octobre. Je l’avais publié ici, dans ce blog et je l’avais proposé à un concours de textes courts.
Il a reçu le Prix du Public à l’automne 2019.
En 2020, j’ai décidé de le publier pour aider d’autres personnes qui passent par les mêmes épreuves. En quatre ans, j’avais travaillé sur moi, pour aller de l’avant et laisser le malheur derrière moi. En quatre ans, j’avais surtout compris qu’on ne peut jamais tourner la page du cancer mais que l’on doit vivre avec. C’est ce que j’ai expliqué à la suite de mon récit. Et j’ai appelé mon livre :
Octobre rose, un cancer et après?
Oui, et après? On fait quoi? On vit comment?
On profite de la vie parce qu’elle est précieuse et qu’elle vient de nous être redistribuée, à la manière d’un jeu vidéo : play again.
Octobre rose, un cancer et après? est un livre sur la vie plus que sur le cancer. Un livre à lire, même quand on n’a pas eu de cancer. Parce qu’il donne de l’espoir.
Et moi, sans le cancer, et sans tout ce malheur qui s’est abattu sur moi, je n’aurais sûrement jamais écrit.
https://www.bod.fr/librairie/octobre-rose-chantal-cadoret-9782322237364
JDIS CA, JDIS RIEN – BOD 2020
Après mon cancer, j’ai changé ma vision de la vie. Soixante ans, c’était trop tôt pour mourir. J’avais encore des tas de choses à vivre. Je voulais voyager, seule. Et écrire. C’est de ces deux passions que ce blog est né.
Et puis, il y a eu l’année 2020. Encore une année bien pourrie et cette fois, c’était pour la planète. Le Covid nous est tombé dessus à bras raccourcis. Beaucoup ont pleuré, moi j’ai gloussé.
Même pas peur! J’avais traversé six mois de confinement sous chimio et radiothérapie, alors deux mois, saine et sauve, c’était de la rigolade. Et une excellente occasion d’écrire.
Voilà, je vais écrire un journal de bord du confinement. Ça va être génialissime et super passionnant.
Humm! Dès le troisième jour, je me suis mise à sécher devant mon clavier. On dit quoi quand on n’a rien à dire?
Mon fils est intervenu : ne parle pas du confinement. Écris autre chose, tes émotions, tes sentiments, ta vie. Débrouille-toi. Invente.
Et voilà, tous les jours, j’ai suivi mon inspiration. Parfois triste, parfois enjouée, parfois moqueuse. Et tous les jours, je m’apercevais que vous, lecteurs de ce blog, vous viviez la même chose. Vous ressentiez, et moi, je mettais des mots sur vos sentiments.
Jdis ça, jdis rien est né de cette période folle.
Lorsque je l’ai publié, à la fin du confinement, toujours en auto-édition, chez BOD, les gens regardaient le livre avec dégoût : oh non, pas encore ce truc!
Pourtant, je savais que je tenais là un livre d’histoire pour les générations à venir ( c’est à peine exagéré). La preuve en est qu’aujourd’hui, en 2022, ce livre se vend comme des petits pains ( ou des chocolatines, c’est selon). Les gens le lisent avec nostalgie et me disent parfois :
« Oh oui, c’est vrai! J’avais totalement oublié cela! Oui, c’est vrai, on a fait cela! »
Eh oui, la mémoire est volatile et sélective. Dans mon livre, il n’y a aucun recul, aucun jugement. On vit au jour le jour, entre dérision et humour.
Parce qu’on peut rire de tout, même si c’est parfois douloureux.
A lire donc, sans modération, mais avec une tablette de chocolat à proximité, sinon, vous ne pourrez pas l’apprécier pleinement.
https://www.bod.fr/librairie/jdis-ca-jdis-rien-chantal-cadoret-9782322205288
AU FAIT, IL FAUT QUE JE VOUS DISE – BOD 2022
Après tous ces événements, je ne pensais pas écrire de nouveau. J’espérais secrètement une nouvelle catastrophe, mais la vie a repris son cours, cahin-caha. Pas suffisamment intéressante pour en faire un second journal.
Cependant, s’il y a des années pourries, il y a aussi des années fastes.
2021 fut une année faste. Un jour, mon fils m’apprend que lui et son compagnon avaient décidé de faire un bébé en GPA.
Quelle histoire! GPA? qu’est-ce que c’est? C’est ce que font les stars, c’est ça? Ils vont aux USA et font porter un bébé par une dame qui devient la marraine de leurs enfants. Et nous, on va faire comme eux?
Ouah! ça alors, c’est une sacrée histoire.
Et voilà comment le troisième livre est né. Un livre plus mature, plus mûri, qui m’a pris une année entière.
Une autobiographie romancée qui s’adresse à tout le monde, et pas forcément aux homosexuels. Une histoire d’amour entre une mère et son fils. L’histoire d’une famille atypique qui est fière de l’être et qui est soudée dans le respect et la tolérance.
J’ai mis un point final à ce livre, le jour où mon petit Diego a vu le jour, là-bas, à Chicago en Novembre 2021. J’ai versé tellement de larmes dans mon récit qu’elles rejaillissent sur les lecteurs.
Mais n’ayez crainte, ce sont des larmes de joie et de tendresse.
Je croise beaucoup de gens qui sont dans la même situation que la mère et le fils de mon roman. Je croise aussi beaucoup de souffrances et d’incompréhension.
On me dit souvent : Oh, mais c’est bon, l’homosexualité est acceptée aujourd’hui, ce n’est plus un problème dans notre société.
Alors, pourquoi certains lecteurs font-ils un large cercle devant mon stand de peur que le livre ne leur saute à la gorge?
Alors pourquoi de jeunes adolescents achètent-ils le livre pour le laisser sur la table de la cuisine, le soir, histoire de passer le message à leurs mères?
Alors pourquoi vient-on me féliciter d’être une mère « exceptionnelle » que beaucoup aimeraient avoir?
En quoi suis-je exceptionnelle, si l’homosexualité si banalisée que cela?
Quant à l’homoparentalité… Il reste encore un long chemin à parcourir et je dois parfois me mordre la langue pour ne pas éconduire, manu militari, les personnes insultantes et méprisantes.
Parce que je crois en mon livre, j’ai décidé de le porter partout en France, dans tous les salons qui m’accueillent et je suis fière de le faire.
Dernière précision, le livre vient d’être sélectionné pour participer au Prix du Roman Gay 2022. J’ignore comment cela a pu se faire et je ne voudrais surtout pas prendre la place d’un auteur gay plus légitime que moi. Mais je suppose que nous concourons dans plusieurs catégories et j’espère sincèrement n’enlever le pain de la bouche de personne.
Alors, on verra bien. Laissons faire les choses.
Prix ou pas Prix, l’essentiel est d’avoir eu une reconnaissance. C’est suffisamment énorme pour moi, auteure inconnue et auto-éditée.
Pour terminer ma présentation, j’aimerais dire que je ne suis le porte parole de rien ni de personne. Je veux juste qu’un jour, certains mots ( GPA, Homosexualité, homoparentalité) ne soient plus considérés comme des gros mots.
Einstein a dit que les préjugés étaient plus difficiles à désintégrer que les atomes. Mais moi, je dis qu’il n’est pas interdit d’essayer de le faire.
https://www.bod.fr/librairie/au-fait-il-faut-que-je-vous-dise-chantal-cadoret-9782322409136
Voilà donc mes trois livres. Si j’ai mis tant de temps pour les présenter ici, c’est tout simplement parce que je ne peux pas être partout à la fois. Depuis le début de cette année 2022, je suis dans une spirale enivrante. Écrire prend du temps. Courir les salons dans toute la France en prend encore plus et cela ne m’en laisse plus suffisamment pour écrire.
D’autant qu’ une nouvelle histoire a tapé à ma porte… mais chuuutttt! On verra cela plus tard.
En attendant, vous pouvez retrouver mes livres sur toutes les plateformes numériques : Amazon, Fnac, Cultura, etc… ou directement sur BOD.
Vous pouvez aussi les commander chez votre libraire préféré et ils seront fabriqués, juste pour vous.
Vous pouvez aussi me suivre sur facebook Chantal Cadoret / Chantal Cadoret auteure pour découvrir les salons dans lesquels je tâche de me faire connaitre.
Et croyez-moi, un jour, il y aura vraiment mes livres à côté de ceux de Marc Lévy.
Jdis ça, jdis rien!