Honoré de Balzac est né à Tours où il vécut quelques années avant de partir faire ses études et de s’engager en littérature à Paris. Sa maison, nichée sur la colline de Passy, est entourée d’un jardin avec vue sur la Tour Eiffel, toute proche.
Ce quartier, loin du clinquant et des extravagances du XVIème arrondissement, était un ancien village, annexé à Paris en 1860 et occupé par des moines qui cultivaient des vignes, ainsi que par de riches bourgeois. Ainsi, à quelques centaines de mètres de la statue de la Liberté, de splendides façades côtoient des bâtiments sans charme.
En haut de la rue Raynouard, se trouve la petite maison verte dans laquelle Balzac a vécu, sous un pseudonyme, pour échapper, parait-il, à ses créditeurs.
De l’époque de Balzac, il ne reste que son bureau et son fauteuil ainsi qu’une cheminée dont le manteau est si chargé qu’il en devient fort laid.
L’exposition met en évidence les rapports entre Balzac et ses critiques. En voyant à quel point ce grand écrivain a été méprisé et trainé dans la boue par certains de ses pairs, on se dit que rien n’est jamais vraiment perdu et qu’il ne faut pas trop prêter attention aux mauvaises langues qui, d’un mot piétinent à la fois votre travail et votre moral.
Au fil de la visite, on se promène au milieu de tous les personnages de la Comédie Humaine, tellement nombreux qu’on leur a consacré une pièce entière de la maison. Un organigramme nous rappelle également les différentes couches de cette monumentale étude de notre société. Je dois avouer que, même si j’ai beaucoup « lu Balzac », je suis très loin d’en avoir fait le tour complet. Et vous?
L’atmosphère est bien différente au Château de Saché, dans la vallée de l’Indre. Ce château n’a pas appartenu à Balzac mais à son ami Jean Margonne, qui était ravi d’accueillir chez lui le « Parisien » et de lui offrir le cadre calme et apaisant qui a inspiré quelques uns de ses plus beaux romans.
En me promenant dans le parc qui entoure le château, j’ai eu des réminiscences des descriptions, interminables il faut bien le dire, du Lys dans la Vallée que j’ai lu vers quinze seize ans et sur lequel j’ai tant peiné. Mais je comprends aujourd’hui qu’elles devaient être magistrales pour que, presque 50 ans plus tard, elles me reviennent en mémoire au point de me sentir quasiment en terrain connu.
Comme bon nombre de maisons d’écrivains, l’aménagement du Château s’attache à recréer l’ambiance de l’œuvre et de l’époque de Balzac. On y retrouve, entre autres, sa chambre, austère, avec vue sur le parc et qu’il ne quittait, à regret, que pour se soumettre aux diners et soirées organisés en son honneur par son ami .
Au rez de chaussée, une salle Rodin rappelle « l’affaire de la statue » et une autre que Balzac a été, de 1826 à 1828, à la tête d’une imprimerie comprenant trente-six ouvriers, sept presses typographiques, à l’origine de deux cent cinquante ouvrages.
Et avant de quitter la région, à quelques kilomètres de là, on fait un crochet au superbe château d’Azay le Rideau, lui aussi présent dans le « Lys ».
» […] le château d’Azay diamant taillé à facettes serti par l’Indre monté sur des pilotis masqués de fleurs «