La première chose à maitriser, c’est le timing.
Pour s’inscrire, il faut anticiper car les salons se remplissent très vite, parfois, une année sur l’autre.
Il faut donc les sélectionner, au prix de nombreuses et fastidieuses recherches sur internet, puis postuler.
Effectivement, pour avoir le droit de vendre nos œuvres, nous devons d’abord nous vendre, trouver le bon mot, la bonne formule pour déclencher l’intérêt de l’organisateur. Parce que, même si le livre que vous avez écrit est génial, ce n’est pas gagné pour autant et la bataille est rude.
La deuxième chose à admettre c’est l’investissement.
Eh oui, vendre son livre coûte de l’argent, parfois beaucoup, mais c’est comme la publicité, il faut savoir dépenser pour gagner.
Les salons ne sont, en général, pas payants. Cependant, ils imposent une participation forfaitaire, souvent modique et qui peut devenir conséquente en fonction de la notoriété de l’événement. A cela, s’ajoutent le trajet et l’hébergement.
Alors, me direz-vous, quand on déduit nos frais, que reste-t-il?
Eh bien, c’est vrai, pas grand chose!
Tous les auteurs rêvent de vivre du fruit de leurs œuvres. Mais avant de toucher le Graal, il faut d’abord faire sa place, semer des petites graines un peu partout en espérant, un jour, faire une belle récolte.
Évidemment, ce raisonnement n’engage que moi. Chacun mène sa barque comme il l’entend et je ne me battrais pas sur ce sujet.
Personnellement, je ne suis pas assez mégalo pour penser que les lecteurs vont taper à ma porte pour me supplier de leur vendre mes livres.
Je publie, donc je suis
On pense souvent que les réseaux suffisent à se faire connaitre. Plus le temps passe, plus je doute de cela. Avoir de la visibilité, faire sa pub sur Facebook ou sur Instagram, c’est plus que nécessaire, c’est obligatoire.
Un auteur qui ne le fait pas est un auteur qui veut garder ses livres pour lui.
Mais cela ne suffit pas.
Une fois que vos amis et les amis de vos amis, etc, ont acheté votre livre, que se passe-t-il?
Si vous ne sortez pas de votre zone de confort, eh bien, il ne vous reste qu’à remballer et à passer au livre suivant, qui restera aussi privé que le précédent.
Je me souviens d’un ami qui avait organisé une dédicace en librairie. C’est un auteur édité avec un grand réseau. Il était donc en droit de se dire qu’il allait passer sa soirée à signer ses livres, et moi, je l’enviais très fort. Comme c’est un ami, je suis passée le voir à la librairie, en fin de signature. Je l’ai trouvé, totalement amer :
« J’ai fait une pub d’enfer sur les réseaux. j’ai 1500 amis qui ont vu mon post et l’ont partagé à leur tour. Je ne comprends pas. Seules deux personnes se sont déplacées ce soir, mon colocataire et toi. »
Voilà, c’est exactement cela, les réseaux.
On se galvanise du nombre de vues, de like et de partages. Mais cela ne veut rien dire du tout. En fait, l’information passe sur le fil d’actualité, au milieu de tant d’autres informations et aussitôt vues, aussitôt oubliées.
Cette réflexion vaut aussi pour les organisateurs de salons qui pensent bien faire en annonçant leur événement à grands coups de publicités sur internet.
Mais ils oublient la publicité de proximité, la banale affiche que l’on peut déposer chez les commerçants des environs et que tous les habitants vont voir. Ils oublient les flyers que l’on dépose dans les boites aux lettres, ceux que l’on va laisser trainer sur le rebord d’un meuble mais qu’on finira par lire avant de les jeter.
Je sais, ce n’est pas très écologique mais ceux qui se déplacent sur les salons, ce sont les locaux pas les amis que vous avez au bout du monde et si cette publicité papier ne marchait pas, les magasins ne dépenseraient pas autant d’argent pour imprimer leurs catalogues.
J’aurai l’occasion de le redire lorsque je passerai au détail de chaque salon, mais parfois, il ne suffit pas d’être un gentil organisateur, surtout quand on déplace entre quarante et soixante auteurs sur un salon.